mardi 16 août 2011

le Prophète Mouhammad (PSL) aspect ésotérique :haqîqatoul Mouhammadiyah, la Réalité Mouhammédienne

le Prophète Mouhammad (PSL) aspect ésotérique :haqîqatoul Mouhammadiyah, la Réalité Mouhammédienne.
Extrait d’un texte de Cheikh Ibn Arabi khatimi
L'œuvre d'Ibn Arabi est le sommet du soufisme. Elle marque une date dans l'histoire de ce courant. Avant Ibn Arabi, le soufisme est une mystique imprégnée de la morale comme on peut le voir chez Muhâsibi, Abû Talib al-Makki et Abu Hamid al-Ghazali, c'est-à-dire une mystique pratique (sagesse et manuels pour une meilleure guidance de l'âme) et non pas intellectualiste. Après lui, c'est une théosophie complexe, la plus complète somme systématique de l'ésotérisme musulman et l'un des sommets de l'ésotérisme universel. Certains penseurs occidentaux (Guénon, Schuon) le considèrent comme une des expressions privilégiées de la "philosophia perennis". Selon Roger Deladrière, Ibn Arabi est l'auteur de "l'œuvre théologique, mystique et métaphysique la plus considérable qu'aucun homme ait jamais réalisé".
Cette œuvre immense - 846 ouvrages[3] répertoriés par O. Yahia dans son « Histoire et classification de l'œuvre d'Ibn Arabi » - traite de toutes les sciences religieuses islamiques ; celles de la Charia ou Loi exotérique (Coran, Sunna ou Tradition de Mahomet, droit), celles de la Haqîqa ou Vérité métaphysique et ésotérique, et celle de la Tarîqa, c’est-à-dire la voie spirituelle et initiatique menant à la "réalisation" de la Vérité ». Henry Corbin le considère comme « un des plus grands théosophes visionnaires de tous les temps ». L'œuvre est d'un abord difficile, car, malgré son étendue immense, elle est souvent rédigée dans un style elliptique et très concis qui appelle le commentaire.
Pour Ibn ’Arabî, la voie mystique n'est ni rationnelle ni irrationnelle : l'esprit s'échappe des limites de la matière. Contrairement à la philosophie, elle se situe hors du domaine de la raison. Ainsi, contrairement à la scission dessinée par Averroès entre foi et raison, la profondeur d'Ibn ’Arabî se situe dans la rencontre entre l'intelligence, l'amour et la connaissance. Ibn ’Arabî se situe intellectuellement dans la lignée de Al-Hallaj qu'il cite à de nombreuses reprises : il estime que les véritables fondements de la foi se trouvent dans la connaissance de la science des Lettres ('Ilm Al-Hurûf). Selon lui, la science du Coran réside dans les lettres placées en tête des sourates, une conception que l'islam doctrinal actuel, nie farouchement. Aussi l'œuvre d'Ibn ’Arabî demeure-t-elle marginalisée, aujourd'hui encore, par l'orthodoxie islamique.

RECONNAISSANCE DE LA REALITE DU RAMEAU MUHAMMADIEN PAR TOUS LES ETRES.
Lorsque ce rameau muhammadien surgit et que le feuillage attaché à son bois s’éleva et prospéra, les nuages gros de la pluie de l’acceptation se fendirent et laissèrent  tomber  leurs eaux abondantes. Toutes les apparitions nouvelles qu’elles suscitèrent propagèrent la bonne nouvelle de sa manifestation et les deux espèces de pesanteur : hommes et djinns, se réjouirent de son existence. Tous les êtres embaumèrent du parfum de son arrivée. A sa naissance, les idoles tombèrent à la renverse. Les Traditions (adyân) subirent des transformations (musikhat). La Récitation coranique descendit pour le confirmer. L’arbre des êtres fut secoué d’une vive émotion. Ses coloris nuancés et son bois se mirent en mouvement. Des rameaux de cet Arbre sortit l’être qui blanche emprunter la voie de Gauche en s’écartant (de la branche verticale) par attrait de l’égarement. Lorsque les vents de l’envoi (irsâl) propagèrent le message :  Nous ne t’avons envoyé que comme miséricorde pour les êtres de l’Univers (Coran XXI, 107), ceux qui ont été  préparés de toute éternité à savoir de Notre part l’Excellence, inhalèrent ces souffles et s’orientèrent vers elle par affinité. Celui dont l’odorat est altéré ou bien qui refuse de l’accepter, est renversé avec violence par l’ouragan de la Toute - Puissance. Il se retrouve desséché après avoir florissant, sa face se renfrogne après la félicité dont elle portait la trace. L’espoir de ceux qui font prospérer sa terre se transforme en découragement et désespoir.
Le secret contenu dans cette branche muhammadienne féconda tout à la fois l’arbre de la générosité fertile et la perle nacré enchassée (çadfa) dans la sphère de l’Existence universelle. C’est de l’espoir de sa spiritualité que procède :Ô Prophète ! En vérité c’est comme témoin, porteur de bonnes nouvelles et avertisseur que Nous t’avons envoyé conviant à Dieu, à l’écoute de sa permission et flambeau illuminant (Coran XXX, 44).
Il est ainsi une lampe placée dans la ténèbre de l’Univers et un esprit dans le corps animé de l’Existence. Car, Allâh, lorsqu’il d’adressa aux Cieux et à la terre, leur ordonna ceci : Venez obéissants au contraints. Ils répondirent : nous venons obéissants (Coran XLI, 11).
Le lieu même où se trouve la Ka’ba sur terre Lui répondit favorablement ainsi que l’endroit qui lui correspond dans le ciel. C’est ainsi que la tourbe du col de la Ka’ba vint à être et que l’endroit de la foi apparut sur terre.
3- MUHAMMAD FERMENT DU LIMON CONSTITUANT  TOUS LES ÊTRES.
                Allâh donna l’ordre de prendre une poignée d’argile afin qu’Adam – sur lui la paix – fut créé. On la recueillit  donc de toutes les parties de la terre et elle fut choisie parmi la bonne comme la mauvaise tourbe.
                L’argile fine de notre Prophète Muhammad – sur lui la grâce et la paix – fut prise de l’endroit de la Ka’ba, lieu de la foi en Allâh sécurisante – exalté soit-il. Cette argile fut pétrie avec celle d’Adam – sur lui la paix – pour être comme un ferment. Si tel n’avait pas été le cas, les descendants d’Adam n’auraient pu répondre affirmativement le jour où ils témoignèrent devant leur Seigneur et telle est bien la signification de propos de notre Prophète – sur lui la grâce et la paix - : «  J’étais Prophète alors qu’Adam était entre l’eau et l’argile. »
                C’est pourquoi, dans l’Existence universelle et les influences spirituelles ou bénédictions qu’elle porte, les êtres sont produits de sa propre existence. Aussi, lorsque leur Seigneur les fit témoigner contre eux-même en sa présence en leur disant : Ne suis-je pas votre Seigneur ? il répondirent : Si ! (Coran VII, 172).
                Ce levain prophétique se mit à travailler dans tous les éléments de leur être et leur langue prononça, avec la permission d’Alla^h, les paroles de la Talbiya : « me voici consacré à Toi, ô mon Dieu ! ».
                Ceux dont le limon fin est susceptible de lever en vertu des possibilités qui leur ont été assignées de toute éternité, constatent que cette fermentation ne cesse d’agir en eux et d’y demeurer sans pouvoir s’en retirer au point que l’effet de ce levain devient perceptible et s’extériorise  sous la forme ainsi développé vérifiant avec évidence la signification primordiale impliquée dans ce à quoi leur Seigneur les avait conviés. La lumière de ce principe spirituel illumine l’entité corporelle animée correspondante en sorte que celle-ci se trouve devenir lumineuse après avoir été enténébrée et ses facultés agissantes sollicitent la lumière pour qu’elles soient bien dirigées et se maintiennent dans l’obéissance.
                Ceux dont le limon fin corrompu n’a pas été à même de lever, constatent que ce ferment agit dans la mesure de ce qu’ils ont reconnu au moment de leur témoignage. Ce levain produit ses effets en raison même de cet aveu solennel dans les conditions qu’il rencontre pour s’élaborer.
                Avec le déroulement du temps, ce levain subit la même corruption que cette argile. Tout se passe comme si quelqu’un qui a reçu une chose en dépôt se la voyait retirer devant son incapacité à la préserver. Ce qui est ainsi déposé, je veux dire la foi, l’est dans le cœur des mécréants mais s’établit fermement dans celui des fidèles pour y demeurer.           
  Tel est bien le sens à donner à cette parole du Prophète – sur  la grâce et la paix d’Allâh - :  « Tout être engendré est généré selon la nature primordiale (fitra) » par laquelle Allâh a différencié l’homme (Coran XXX, 300). Il établit les hommes dans la foi en vertu de cette parole : Ne suis-je pas votre Seigneur ? Ils répondirent : Si ! (Coran VII, 172). Ils se maintinrent dans la talbiya et prononcèrent ainsi la réponse adéquate (à la demande de leur Seigneur) afin que ce ferment prophétique se propage en toutes parts de leur constitution la plus fine. Or cette disposition se trouve de toute éternité dans la Science d’Allâh – exalté soit-il – et s’accorde avec son acte prédéterminateur (taqdîr). Celui qui préserve cette reconnaissance ne parviendra ni au reniement, ni à la dénégation.
4- TOUS LES ÊTRES TIRENT LEUR EXISTENCE DE LA SIENNE.
Tout ce qui survient dans l’Arbre de l’Univers en fait de croissance et de prospérité, de fleurs et de fruits, de pensées, de désirs confus et d’expériences intimes maîtrisées, de secrets purs et de souffles porteurs de la demande de pardon ; tout ce par quoi les actions développent  leurs réactions correspondantes, les états se purifient, les vergers des âmes développent leur végétation, tous leurs entretiens confidentiels délivrant leurs cœurs, les demeures des secrets, les contemplations des esprits ; tout ce par quoi les fleurs resplendissantes des sagesses éclosent, toutes les subtilités des connaissances, qui s’entrelacent, image de la sociabilité, les brises de la sérénité qui s’élèvent, tous les degrés atteints par les gens de l’Election qui sont édifiés sur les racines de l’Arbre, les stations réalisées par les êtres distingués, les demeures où descendent les véridiques, la conversation salvatrice intime des  rapprochés et enfin les contemplations des bien-aimés, tout cela donc provient de la fécondation du rameau muhammadien allumé à sa lumière, se répand de l’écoulement de la rivière de son abondance (kawthar), se nourrit du germe de sa bonté, trouve à s’éduquer au berceau de sa guidance. Pour toutes ces raisons, ses bénédictions ou influences spirituelles s’universalisent et sa miséricorde compénètre toutes les créatures conformément à cette parole : Nous ne t’avons envoyé que comme miséricorde pour les êtres de l’univers (Coran XLVIII, 29).
Aussi, quand Allâh, à cause de lui, Muhammad, étendit la demeure circulaire (dâr) et assujettit la nuit et le jour, détermina les contours et délimita les zones d’influence, convia à son Dhikr et éveilla l’attention sur son secret et son décret, fit le Pacte d’alliance en sa qualité de véridique avec les êtres humains qui s’attachèrent à la corde de sa réalité attestée, il révéla la fiancé de sa loi sacrée à ceux qui le suivent ou se séparent de lui.
Par la Prophète de Muhammad, il mit un terme à la venue des Prophètes. Par l’écrit qu’il lui révéla, il scella les Ecritures et par le Message qu’il lui transmit, il termina la suite des envoyés divins. Celui qui s’entoure de la protection de la loi divine qu’il promulgue est sain et sauf. Celui qui s’attache à la corde de sa Tradition (milla) se préserve.
Quand Adam – sur lui la paix – chercha à se réconcilier avec Allâh à l’aide de cette loi muhammadienne universelle, il fut exmpt du blâme. Celle-ci ayant été transmise dans les reins d’Abraham, l’ami intime, le feu devint froid et sécurité grâce à lui et lorsque le cas d’Ismaêl lui fut confié, il fut racheté par un sacrifice considérable.
Le fruit porté par le rameau concernant les compagnons de la droite est suggéré par cette parole : Il (Allâh) les aime et ils l’aiment (Coran V, 54) et celui donné par le rameau concernant les compagnons de la Gauche est indiqué dans ce verset : Allâh ne viendra pas les châtier alors que tu te trouves en eux (ou parmi eux) (Coran VIII, 33). Le fruit présenté sur le rameau propre aux Devançants-Rapprochés est désigné dans ce verset : Muhammad est l’Envoyé d’Allâh et ceux qui sont avec lui sont rigoureux à l’encontre des Infidèles et miséricordieux entre eux… (Coran XLVIII, 29).
5- ADAM CREE SELON LA FORME DE MUHAMMAD
La bénédiction ou influence spirituelle de Muhammad s’est répandue sur tous les horizons élevés et son verbe (kalima) a parachevé. Adam fut créé selon la forme de son nom qui est MHMD ???? (non vocalisé).C’est pourquoi la tête est symboliquement la circonférence obtenue en formant le premier M ( ????,) de son nom. Son bras et sa main écartés de son côté prennent la forme du H ( ????). Son abdomen ressemble à la forme du second M ( ????) du nom. Ses deux jambes écartées prennent l’aspect du D ( ???) dernière lettre de son nom. C’est ainsi que la création d’Adam fut rendue parfaite eu égard à la forme du nom de Muhammad – sur lui la grâce et la paix d’Allâh.
6- RELATIONS ENTRE LE MACROCOSME ET LE MICROCOSME MUHAMMADIEN.
a)       Le monde du Royaume et de la Royauté céleste : sa corporéité et sa spiritualité.
Si nous disons qu’Allâh a déterminé à être toute chose selon la disposition de la forme de Muhammad, c’est que (en réalité) le monde est double : le monde du Royaume et celui de la Royauté céleste.
Le monde du Royaume est à sa réalité corporelle ce que le monde de la Royauté céleste est à celui de sa réalité spirituelle. La densité du monde le plus bas est comme selle de sa corporéité et la subtilité du monde le plus haut comme celle de sa spiritualité.
b)      Les montagnes et les os.
Les montagnes fixées sur terre qui le sont comme des pilotis sont semblables aux montagnes de ses os qui soutiennent son corps.
c)       L’élément aquatique et le sang
C’est dans cet endroit de l’Arbre que l’on trouve des mers gonflées avec ou sans marées, douces ou saumâtres. Elles ont une analogie avec ce qui se passe dans le corps : sang qui circule sous pression dans les veines et qui s’écoule dans les artères réparties dans tout le corps ; goûts variés dont certains sont suaves telle la salive qui permet d’apprécier aliments et boissons et d’autres salés comme les larmes qui protègent le blanc de l’œil et d’autres encore amers tel le cérumen qui empêche différents insectes comme les mouches de pénétrer dans l’oreille et qui les tue.
Dans certains endroits de la terre de son corps, rien ne se développe à l’instar de la terre stérile qui ne laisse rien pousser et dont on ne peut rien produire.
De même que sur terre des lacs immenses stagnent, d’où s’écoulent des rivières qui se diversifient et drainent toutes sortes de choses dont l’homme profite, de même dans la terre de son corps, se trouvent de gros vaisseaux telle l’artère aorte qui répand le sang et à partir de laquelle toutes les autres se répartissent dans le corps.

d)      Le soleil et l’esprit
C’est dans le monde le plus haut, celui du ciel, qu’Allâh plaça le soleil comme un flambeau qui confère la lumière aux êtres de la terre. De la même manière, l’esprit est uni au corps pour le rendre lumineux si bien que lorsqu’il se retire au moment de la mort, le corps devient obscur tel l’enténèbrement de la terre lorsque le soleil disparaît

e)       La lune et l’intelligence.
Il fit de la lune le symbole de l’intelligence, corps céleste qui brille dans le ciel, tantôt avec une grande intensité, tantôt en décroissant (selon ses phases). Au début de son cycle, elle est à peine visible : c’est la nouvelle lune, tel les prémices de l’intelligence, potentielle chez l’enfant mais qui se développe comme l’épanouissement de la lune à son plein qui, dès cette phase, commence à décroitre. C’est ainsi que l’intelligence atteint sa pleine maturité à l’âge de quarante ans pour commencer alors à décliner dans son exercice  et son intensité.
    
f)        Les planètes et les cinq sens
Il mit alors dans le ciel cinq astres, ce sont les cinq planètes qui « révolutionnent » allant et venant tels les sens du goût, de l’odorat, du toucher, de l’ouïe et de la vue.

g)       Le Trône et le Piédestal, le cœur et la poitrine
Il fit dans la sphère du ciel un Trône et un Piédestal. Il existencia le premier comme moyen d’orientation pour le cœur de ses serviteurs et comme endroit vers lequel leurs mains s’élèvent sans pourtant qu’il ne soit le lieu de l’Essence divine, ni le symbole adéquat de ses qualité car l’Assise du Tout-Miséricordieux – exalté soit-il – est un nom qui le décrit et la qualifie. Or, description et qualification  sont liées à son Essence alors que le Trône est l’une des déterminations qu’il a créées et qui ne peut ni l’atteindre, ni la toucher (car) Il n’est pas supporté par lui et n’en a nul besoin.
Le Piédestal, lui, est l’endroit qui retient les secrets d’Allâh et le voile cachant intiment ses lumières, le lieu où se trouve déposé tout ce qui entre dans cette sphère : Son Piédestal englobe les cieux et la terre (Coran II, 256). Il fit la poitrine (çadr) à l’image du Piédestal car c’est en elle que les sciences qui y pénètrent s’actualisent à la manière de l’esplanade dans laquelle est placée la porte du cœur et la l’âme et vers lesquels convergent deux portes partant de la poitrine. Rien de bon ne sort du cœur ou de mal de l’âme sans qu’il ne s’élabore dans la poitrine à partir de laquelle il parvient aux facultés d’actions. Tel est le sens de cette parole d’Allâh – exalté soit-il - : et ce qui est dans les poitrines se réalisent (Coran C, 10).
Allâh établit le cœur comme le Trône car on reconnaît (l’existence de) Son Trône dans le ciel mais celle de son Trône sur terre est occultée (maskûn) du fait que le Trône des cœurs est plus excellent que le Trône du ciel puisque celui-ci n’englobe pas Allâh, ni ne le supporte, ni ne l’atteint. C’est bien vers le Trône du cœur qu’Allâh regarde à tout moment, à lui qu’il se manifeste et vers lui qu’il fait descendre du ciel sa libéralité car n’a-t-il pas dit dans un hadîth qudsî : « Ni Mes cieux, ni Ma terre ne Me contiennent mais le cœur de Mon serviteur fidèle Me comprend.
     
h)      Le paradis et l’Enfer, le cœur et l’âme.
Lorsque Allâh eut instauré Paradis et Enfer dans le monde de la vie future, le premier pour la fidélité, le second pour le  châtiment, dépositaires des trésors du bien pour l’un et du mal pour l’autre, il fit du bien dont le lieu est le tréfonds du cœur, le Paradis de son serviteur fidèle car il est l’endroit de la contemplation, de la théophanie, de l’entretien intime salvateur, des demeures initiatiques et la source des lumières.
Il plaça l’âme au degré de l’Enfer, source du mal et  lieu des insufflations diaboliques, le séjour de Satan et l’endroit de l’obscurité.  

i)        La table et le calame, la langue et la poitrine.
C’est alors qu’il disposa la table brillante (lawh) et le calame (qalam) pour transcrire l’écrit de l’univers et l’acte qui détermine à être, ce fut et ce qui sera jusqu’au jour de la rétribution.
Il plaça les Anges pour qu’ils transcrivent ce qu’on leur commandait en rapport avec l’effacement et la confirmation, la mort et la vie, la diminution et l’augmentation. La langue est au Calame ce que la poitrine est à la table brillante. Ce que la langue énonce, les facultés mentales l’enregistrent sur les tables des poitrines ; les inclinations que le cœur dirige vers la poitrine son exprimées par son interprète : la langue.
  
j)         Les massages et les sens.
Il mit ensuite les sens comme des messagers du cœur pour enregistrer ce qui les modifie. Ainsi l’ouïe est un messager telles les sentinelles informant le cœur ; la vue est un messager qui veille sur lui et la langue est un messager qui est l’interprète du cœur.
k)      Le Recteur seigneurial et l’esprit
Il mit dans l’homme ce qui devait constituer un signe probant de la Seigneurie et un assentiment parfait au Message muhammadien. Ce temple humain dans le besoin d’un recteur reçut l’esprit. Son recteur est unique et cet Esprit est invisible, sans modalité, non localisable dans une partie du corps. Rien ne se met en mouvement dans celui-ci sans que l’Esprit n’en ait conscience et sans qu’il ne le veuille. Le corps n’a de sensation, ni de contact que par l’esprit. Toutes ces remarques montrent que tous les êtres doivent avoir un recteur et un moteur qui doit donc nécessairement être unique, sachant ce qui arrive dans son Royaume et capable de l’actualiser. Il faut aussi qu’il soit sans modalité, non assimilable, invisible, non localisable, non partageable, non perceptible, non contactable, non saisissable car : rien n’est comme Lui. Il est l’oyant, le voyant (Coran XLII, 9).

l)        Le double aspect de l’envoyé : la volonté et la parole
C’est pourquoi le Messager d’Allâh vers ses créatures prend deux aspects : l’un apparent, l’autre caché. Le premier est Muhammad l’envoyé d’Allâh, le second est Gabriel qui vingt à lui avec la révélation destinée à son peuple sans être ni perçu, ni connu. Et tel est le recteur de ce temple humain : l’esprit avec ces deux messagers, l’un intérieur, l’autre extérieur. Le premier est la volonté à l’exemple de Gabriel qui déposa la révélation sur la langue du Prophète. La langue, second messager et expression de la volonté, est alors comparable à notre Seigneur Muhammad – qu’Allâh lui accorde la grâce et la paix.
Allâh mit en toi le signe qui permet de reconnaitre l’authenticité de sa Prophète, la véracité de son Messager, la réalisation de la loi sacrée qu’il apporta et sa tradition qu’il faut suivre.
   
m)     Le contenu de la Loi avec la main et les doigts
Il mit à la racine de chaque main cinq éléments dont chacun comporte cinq aspects.
La première racine, c’est sur quoi l’Islam est fondé : l’envoyé d’Allâh – sur lui la grâce et la paix – a dit : « L’Islam est bâtit sur cinq piliers : 1) l’attestation qu’il n’y a nul dieu autre qu’Allâh et que Muhammad est l’envoyé d’Allâh, 2) l’accomplissement régulier de la prière rituelle, 3) l’acquittement de l’aumône purificatrice légale, 4) le jeûne du mois de Ramadan, 5) le Pèlerinage à la maison sacrée d’allâh.
La deuxième racine à trait aux prières rituelles d’obligation divine dont le nombre est cinq.
La troisième : l’aumône légale portant sur cinq matières (bétail, céréales, fruits, métaux précieux, marchandises).
La quatrième : Muhammad, envoyé d’Allâh et ceux avec lui : Abû-Bakr, ‘Omar, ‘Othmân et ‘ Ali, cinq avec l’envoyé d’Allâh.
La cinquième : les Gens de la Maison (du Prophète) (ahi al-bayl) qui sont : Muhammad – sur lui la grâce et la paix -, ‘Alî, Fatima, al-Hasan et al-husayn.
Les piliers de la religion devant maintenir ceux de la Loi divine que le prophète a apportée, provoquer l’amour de ses compagnons et montrer de l’affection envers sa parenté, Allâh a déterminé dans ta constitution des fonctions qui rapellent ces cinq principes de base.
C’est ainsi que les cinq piliers  sur lesquels l’Islam est bâti sont comme les cinq sens de l’ouïe, de la vue, du toucher, de l’odorat et du goût car c’est par eux que tu peux atteindre toutes choses et les connaitre. De même, en te conformant à ces principes fondamentaux réaliseras-tu le goût et la reconnaissance de toute chose, la connaissance du Tout-Miséricordieux et la science qui apporte la certitude .Par exemple, le sens de la vue l’incite à respecter les principes de la prière légale car le prophète  -sur lui la grâce  et la paix  -a dit :<<On m’a donné la fraicheur de mes yeux dans la prière.>> Le sens du toucher t’appelle à donner l’aumône légale car Allâh a dit :Prend de leurs aumône véritable (coran IX,103).Le sens du goût te convie à renoncer à la saveur la nourriture pour te conformer au principe du jeûne. Le sens de l’ouïe te permet d’entendre l’appel (que Dieu te fait) : Fait que les hommes prètent  l’oreille pour pouvoir accomplir le pélérinage (Coran XXII, 27). Le sens de l’odorat te rend capable d’aspirer les souffles de la reconnaissance de l’unité divine selon cette nouvelle prophétique :<<En vérité, moi je trouve le souffle du Tout-miséricordieux venir du côté du Yémen(ou de la droite).>> Or donc ces cinq sens te donnent la possibilité de réaliser les cinq principes (ainsi énoncés).
Les cinq doigts  de ta main droite symbolisent Muhammad –sur lui la grâce et la paix  -et ceux qui étaient avec lui : Abû-Bakr, Omar, othmân et Alî.
Quand Adam –sur lui la paix –fut créé, la lumière de notre Seigneur Muhammad – sur lui la grâce et la paix – brillant sur son front et les Anges allèrent au devant de lui en rendant un témoignage de paix, eu égard à la lumière de Muhammad. Cependant, Adam ne put la voir et dit : « J’aimerais observer la lumière de mon enfant Muhammad. Transfère-la à l’un de mes membres afin que je la voie. Allâh la déplaça pour la mettre à l’index droit. Il la regarda luire dans ce doigt (dont le nom signifie : celui qui glorifie). Il le leva en disant : «  Je témoigne qu’il y a nul dieu autre qu’Allâh et que Muhammad est le Messager d’Allâh. » C’est pour cette raison que l’index fut appelé al-musabbiha, celui qui glorifie. Adam dit : « Seigneur ! Restera-t-il une trace de cette lumière dans mes reins ? » Allâh lui répondit : « Oui, la lumière de ces compagnons : Abû-Bakr, ‘Omar, ‘Othmân et ‘Alî. » C’est alors qu’il mit  la lumière de ‘Alî dans son pouce, celle d’Abû-Bakr dans son majeur, la lumière d’’Omar dans son annulaire et celle de ‘Othmân dans son auriculaire. On dit que ces cinq doigts lurent placés dans ta main pour qu’en touchant leur extrémité tu parviennes à l’amour de ces cinq personnages sans que tu fasses de différence (sous ce rapport) entre eux et Muhammad car Allâh les a associés conformément à sa parole : Muhammad, l’envoyé d’Allâh et ceux qui avec (Coran XLVIII, 29).
Puis Allâh établit les cinq doigts de ton autre main pour te souvenir des cinq personnes des Gens de la maison du Prophète, ceux dont Allâh a fait disparaît l’impureté car il a dit : En vérité, Allâh veut éloigner l’impureté de vous, ô Gens de la maison (coran XXXIII,33). L’envoyé d’Allâh a dit : « Ce verset descendit à cause de nous, Gens de la maison : moi, Alî, Fatima, al-Hasan et al-Husay. » 
   
n)       La prière et l’aumône en relation avec les pieds
Par les cinq orteils de tes pieds, Allâh fit allusion aux  cinq prières rituelles journalières qu’il t’a rendu obligatoires et que tu accomplis sur tes pieds car elles sont instituées pour le service d’Allâh sur terre qui s’effectue sur tes pieds. Pour cette raison, ton pied droit entier a été mis comme un rappel des cinq prières.
Les cinq orteils de ton autre pied te font souvenir du montant soumis obligatoirement à l’aumône légale purificatrice : c'est-à-dire cinq pièces d’argent. L’aumône légale  est donc en rapport étroit avec la prière rituelle obligatoire et les orteils suggèrent la prièrent et l’aumône.

o)       La mort et la résurrection en rapport avec le sommeil.
Le sommeil est le signe qu’il mit en toi pour suggérer la mort et la Résurrection, la félicité et le châtiment, fruits de l’épreuve du tombeau. Les mauvais rêves affectant le dormeur sont un châtiment pour lui. Par le sommeil il se retrouve semblable au mort dont la perception extérieure est abolie, qui n’a ni ouïe, ni vue, ni saisie sensible d’aucune sorte. Dès ce moment, il lui est donné une ouïe, une vue et d’autres facultés de perception si bien qu’il peut entendre et voir par une ouïe et une vue qui ne sont plus sensibles. Il se voir aller où bon lui semble, manger et boire à l’image des bienfaits ou des châtiments que le mort voit dans sa tombe lorsqu’il se trouve entre les deux mondes (barzakh) de la mort et de la résurrection.
C’est ensuite qu’Allâh t’éveille de ton sommeil sans délibération, ni choix de ta part car si tu voulais ne pas te réveiller tu serais capable de ne pas être ressuscité. Ces aperçus donnent dément à ceux qui nient la résurrection après la mort ou veulent l’ignorer, Tels sont les hérétiques, ceux qui croient à l’éternité du monde et les philosophes. Ces considérations viennent aussi réfuter l’argument de ceux qui nient le châtiment et la félicité résultant de l’épreuve du tombeau et qui soulèvent des questions à ce sujet tels les Mu’tazilites.

7- DES TROIS CLASSES D’ETRES ADORANT ALLAH
Sache qu’Allâh – exalté soit-il – répartit ensuite ses créatures en trois classes. Il dit : Allâh créa chaque être animé d’eau. Certains se déplacent sur le ventre, tels les serpents et les verts, d’autres marchent sur deux pieds, tels les oiseaux et l’homme, et d’autres enfin marchent quatre pattes, tels les mammifères (Coran XXIV, 44).
Les êtres de ces trois catégories sont assimilés à ceux qui se prosternent, ceux qui s’inclinent et ceux qui se tiennent debout. Ces derniers sont comme les arbres et les murs qui ne peuvent s’incliner. Ceux qui s’inclinent, à l’exemple (de la plupart) des animaux, sont incapables de se prosterner, ni de se tenir droit. Ceux qui se prosternent, tels les insectes, ne peuvent se tenir érigés.
Tous sont créés pour obéir à Allâh, témoigner de sa sainteté et de sa pure transcendance car : il n’est aucune chose qui ne proclame la gloire transcendance par sa louange (Coran XVII, 46). Allâh a donc réuni pour toi l’ensemble des attitudes adoratives de ses créatures et de leurs actes d’obéissance. Il t’a donné la possibilité de l’adorer, si tu le veux, debout, incliné ou prosterné de sorte qu’il a réuni en toi l’excellence qu’il a conférée à l’ensemble des créatures. C’est pourquoi il t’a rendu la prière rituelle obligatoire et l’a établie totalisant les attitudes adoratives de ses créatures t’adorant par là même, la vertu contenue dans les trois positions possibles : érigée, inclinée et prosternée.

8- FONCTION DES ÊTRES DANS L’ECONOMIE DE L’ARBRE MUHAMMADIEN
Tu es le but visé de toute  l’existence universelle, l’élu des adorateurs pour que la volonté de l’adoré se réalise. Et telle est bien l’interprétation que nous avons donnée précédemment, à savoir qu’Allâh créa ou détermina la norme d’Adam – sur lui la paix – selon la forme du nom de Muhammad – sur lui la grâce et la paix - . Il détermina la norme de l’univers en fonction des proportions de la forme muhammadienne.
Sache-le ! les êtres du plérôme suprême sont assujettis à participer à l’économie de l’arbre de l’Univers, ils œuvrent pour le parfaire et respectent les droits qui lui reviennent à cause de la vertu propre à ce rameau  muhammadien et à la lumière d’Ahmad.
La première réalité qui permit de distinguer la clarté du jour de l’existence universelle de l’enténèbrement de la nuit de la Non-Existence fut  les lumières émanées des soleils muhammadiens qui brillèrent sur toute l’entendue sublime du front d’Adam – sur lui la paix – forçant les Anges à tomber prosternés en disant : « Muhammad, le possesseur du Trône à jamais ». Ayant reçu l’ordre de se prosterner (devant Adam), ils s’exécutèrent devenant aptes à témoigner et ils portèrent effectivement ce témoignage.
On leur dit : le remerciement revenant à cette attestation (mushâhada) consiste à vous tenir sur le pied de guerre au service de cet Arbre dont lui, Muhammad, est la racine mais aussi le règent pour nouer. Certains d’entre vous sont des scribes s’occupant diligemment des feuilles purifiés (cf. CoranXCVIII, 2) ; d’autres, vertueux, processionnent autour de l’enceinte fortifiée de cet Arbre ; d’autres prennent en charge les activités des êtres ; d’autres sont écrivains dont la fonction est de faciliter le cas de celui qui se repent ; d’autres font l’ablution faciale avec l’eau de la demande de pardon pour enlever les traces laissées par les péchés (de ceux qui les ont commis) car : ils demandent pardon pour ceux qui sont sur terre (Coran LXXX, 15) ; d’autres sont les gardiens vigilants qui observent attentivement tous les faits accomplis par les êtres et les consignent pour les porter à leur actif ou à leur passif ; d’autres s’efforcent de pouvoir à la subsistance de ceux-là pour leur permettre de se préoccuper de l’obéissance due à celui qui les sustante.
Des êtres différents sont missionnés pour diriger les vents, conduire les nuages, gonfler les océans, déverser l’eau de pluie veiller sur les contrées, recouvrir la nuit, étendre le jour ; d’autres encore se succèdent pour protéger les facultés des corps animés des lieux de perdition ; d’autres écartent les calamités, embellissent les jardins paradisiaques attisent les feux infernaux. 

9.-COMPORTEMENT D’IBLIS.
Lorsque la demeure circulaire (dâr) fut déployée et que le calice de Sa volonté circula et se mit à tourner, la première entité qui vint à se présenter dans ce lieu de présence fut IBLIS.
Il se pavana, déguisé avec le vêtement de la proclamation de la gloire et de la sainteté d’Allâh, mais dans une attitude pleine de l’affectation corrompue de la tromperie .Quand il se trouva dans ce lieu de présence, contemplant la beauté de ce spectacle (manzhar) et s’immobilisant sur les monts « ‘Arafât » de la connaissance, il prit une attitude de dénégation et décida. Il dissimula donc et minimisa la réalité de cette eau et de cette argile (constituant Adam) et il le méprisa. Quand on lui eut dit : « Prosterne-toi dans la pure limpidité de tes coupes (ka’sât) », il se rebella et fit montre d’importance. Il excéda de ce fait capacité de sa coupe et la compagnie des êtres doués de pénétration (akyâs) lui échappa. Il resta dans l’obscurité de l’affliction et de la tentation insidieuse. Il inspecta minutieusement les trésors (akyâs) de science et d’œuvre qu’il possédait et remarqua dès lors que ces trésors étaient composés de viles pièces (fulûs-alakyâs).  Il erra donc dans le désert de la désolation, se retranchant de la Communauté (shî’a) et de la loi divine (sharî’a). Quand son affliction prit de l’importance et que son trouble s’intensifia, il rechercha de l’aide en s’exprimant ainsi :Assurément je les égarerai, je les nourrirai d’espoir et je leur donnerai des ordres (coran IV,119).Le décret divin (qadar) dit alors : j’écrirai pour eux un édit leur accordant la sécurité (ainsi exprimé) : En vérité sur Mes serviteurs tu n’auras nul pouvoir eefectif (Coran XV, 42). Il demanda alors au Souverain Maître de lui accorder un délai. Il le lui accorda afin de conduire les infidèles au Feu infernal à l’aide de sa houlette sur laquelle s’appuieront pêcheurs et criminels. Celui d’entre eux qui aura glissé dira : mais c’est Satan qui a cherché à les faire glisser (Coran III, 155) et s’il fait l’action suggérée, il dira : cela est l’œuvre de Satan (Coran XXVIII, 14)

10- CHUTE CONJOINTE D’ADAM ET D’IBLIS ET SA CONSEQUENCE POUR L’HOMME
Quand Iblis et Adam dévalèrent précipitamment la colline  de la désobéissance, le premier en renonçant à ce qu’on lui avait ordonné, l’autre en accomplissant ce qu’on lui avait interdit, le décret divin, une fois qu’il fut déterminé, les rassembla tous deux car Allâh – exalté soit-il – ordonna mais sa volonté fut différente de ce qu’il avait ordonné de sorte que le commandement octroya ce que la volonté avait refusé.
Quand ils eurent tous deux transgressé la volonté divine, Allâh décida qu’Iblis n’y contreviendrait plus et le malheureux dressa sa tente dans le lieu d’Allâh voulut et installa alentour son lieu de résidence.
Adam, lui soupira après la demeure circulaire située dans le lieu immuable (dâr al-muqâma) (cf. Coran XXXV, 38). Il garda la réminiscence de ses nuits et de ces jours, ne cessant pour raison de se blâmer et de crier sa contrition avec ceux qui regrettent : Ô notre Seigneur ! Nous avons obscurci nos âmes (Coran VII ; 23). Il obtint la bonne nouvelle de son degré de parenté spirituelle recouvrée par la dissipation de son accablement car : Adam reçut des paroles de la part de son Seigneur (Coran II, 37).
Les cavales de la malédiction, rênes libres, furent dépêchées contre Iblis le malheureux, lui annonçant la nouvelle de son expulsion et de son éloignement. Il reçut l’ordre de sortir d’où il se trouvait : Nous dîmes :  « Chutez ! » (Coran 11, 36) Adam fut jeté dans un grand trouble et fut sur le point d’être disloqué sous la clôture du dénuement. Il dit : « Mon Maître, j’ai bu le calice amer de l’oignement lors de l’ascension, donne-moi un refuge contre la chaleur du désespoir au moment de la chute ! » On lui dit : « Aucun mal ne te prendra tant que tu n’auras pas atteint l’endroit de différenciation de deux réalités distinctes, l’une se trouve dans le Paradis, l’autre dans le feu attisé de l’Enfer (as-sa’îr). (Coran XLII, 7) »
C’est pourquoi Adam prit la droite et Iblis la gauche qui fut aussi l’origine des Compagnons de la gauche. Pourtant, tous deux ayant parcouru une voie commune avec des affinités et s’étant trouvés rassemblés, une trace de ce compagnonnage subsista en eux si bien que le lieu de séjour d’Iblis se trouva en relation avec celui d’Adam et sa démarche avec lui l’entraîna vers la gauche. Il choisit dès lors ce qui dans sa racine originale constituait la  tendance vers  la gauche en sorte que les êtres s’orientèrent de ce côté dans l’ombre de l’obscurité due à sa transgression, devenant ainsi infidèles à force d’être proches de lui et de l’imiter.
Ceux qui demeuraient du côté droit restèrent dans la lumière de la connaissance d’Adam, exempts de l’obscurité inhérente à Iblis en s’éloignant de lui ; la protection de l’infidélité fut leur privilège. Les êtres qui se mirent à l’ombre produite par l’enténèbrement consécutif à son égarement résident au côté gauche et cette disposition laissa une trace dans leurs attributs. Pourtant, les lumières de leur réalité essentielle et de leurs connaissances effectives restèrent préservées chez eux. Les désobéissances et les péchés commis par les êtres de la droite sont dus à la contagion produite par ce voisinage et à l’apparition de cette marque indélébile.
Sache-le ! Cette trace peur avoir une autre origine et une autre cause.
Allâh, lorsqu’il eut ordonné de saisir la poignée (de limon avec lequel il détermina la norme d’Adam – sur lui la paix – l’Ange de la mort, Israfil, descendit pour réaliser cet ordre. Iblis se trouvait déjà sur terre car Allâh – exalté soit-il – l’y avait investi successeur avec un ensemble d’Anges. Il y resta un laps de temps important adorant Allâh. L’Ange de la mort saisit une poignée de chacune des parties de la terre qu’Iblis avait foulée de son pied. Lorsque l’argile d’Adam fut pétrie et que sa forme fut façonnée de celle-ci, son âme se trouva créée de la terre qu’Iblis avait foulée de son pied et son cœur créé de celle sur laquelle son pied ne s’était pas encore posé. C’est donc parce qu’Iblis toucha la terre de son pied que l’âme possède une certaine corruption et des qualifications blâmables et c’est pour cette raison que l’âme reste la demeure des concupiscences et que la manière de vivre d’Iblis sur terre et le pouvoir qu’il exerce sur elle viennent du fait qu’il l’ait foulée. C’est pourquoi Iblis se montra supérieur à Adam. Car lorsqu’il constata que l’âme de celui-ci était de la terre foulée par son pied alors que son propre élément constitutif était le feu, il prétendit avoir modelé Adam et fut enclin à se trouver supérieur à lui. Tél est le sens de cette parole d’Allâh – gloire à lui et exalté soit-il - : Ô vous qui êtes fidèles, ne suivez pas les pas de Satan (Coran XXIV, 21), c'est-à-dire : ce qui fut créé sous ses pas.    
         
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire