vendredi 31 janvier 2014

La Prééminence du jour du Vendredi



La Prééminence du jour du Vendredi

La prière de vendredi est par excellence la Prière de la communauté islamique. Il est à noter que dans le rite du pèlerinage, et plus particulièrement dans la phase initiale de l’Ifâda, celle qui va d’Arafa à Muzdalifa, « cette communauté participe comme telle et en mode actif ou culte axial » de sorte que « l’identification de l’islam à la religion immuable est rendu manifeste. »La prière du vendredi exprime l’aspect cyclique correspondant et  fait apparaître visiblement la communauté islamique comme la meilleure de celles qui ont été extériorisées pour les hommes (coran : 3, 110). C’est par référence à la même notion que le Cheikh Akbar, sa sainteté Mouhhidenn Ibn Arabî, dans les Futuhat, explique l’excellence de jour du Vendredi : Allah n’a dévoilé quel était ce jour qu’à Notre Seigneur Muhammad (PSL) à cause d’une correspondance dans la perfection : il est le plus parfait des prophètes et nous sommes la plus parfaite des communautés. S’il ne l’a pas dévoilé aux autres communautés et aux autres prophètes, c’est que ne possédant pas le degré de la perfection, ils n’étaient pas qualifiés  pour le recevoir : leurs prophètes sont inférieurs à Muhammad (PSL) et leurs communautés ne connaissent pas cette perfection qui est la nôtre. Louange à Allah qui nous a élus ! C’est nous qui sommes par la louange d’Allah, le jour du vendredi et c’est l’envoyé d’Allah (qu’Allah répande sur lui  sa grâce unitive et Sa paix) qui est l’heure de ce jour et la source de son excellence, tout comme notre excellence à l’égard des autres communautés a aussi sa source en Muhammad (PSL).

Le Jour du Vendredi ne tient son excellence ni du Jour d'Arafa ni d'un autre jour. Telle est la raison pour laquelle la grande ablution a été prescrite pour le Jour et non pour la Prière. Si, en outre, la grande ablution est faite aussi pour la Prière du Vendredi, il y a accord parmi nous pour dire que c'est là l'intention la plus excellente et la meilleure manière de mettre fin aux désaccords des savants.

Allâh a attiré l'attention des communautés traditionnelles antérieures sur l'excellence de ce jour, mais sans préciser de quel jour il s'agissait ; Il les a chargées de rechercher la science à ce sujet et elles se sont trouvées en désaccord. Les Chrétiens ont dit : « Le jour le plus excellent – mais Allâh est plus savant ! - est le dimanche parce que c'est le jour du soleil, c'est-à-dire le jour où Allâh a commencé « à créer les Cieux, la Terre et ce qui se trouve entre les deux » (7) ; s'Il a commencé la création en ce jour, c'est à cause de son excellence. » C'est pourquoi ils l'ont pris pour jour de fête en disant : « C'est le jour qu'Allâh a voulu ». Pourtant, leur prophète ne leur a absolument rien dit à ce sujet ; bien plus, nous ne savons rien qui nous permettrait de dire si Allâh en avait, ou non, informé leur prophète car il n'existe sur ce point aucune donnée traditionnelle. De leur côté, les Juifs (Yahûd) ont dit : « Ce jour est plutôt le samedi. En effet, Allâh « a voulu achever son œuvre le Jour d'al-'arûba et s'est reposé le samedi. Il s'est étendu sur le dos et a déposé une de Ses Jambes sur l'autre en disant : Je suis le Roi » ». Devant de tels propos, Allâh le Très-Haut a révélé : « Ils n'ont pas donné à Allâh Sa véritable mesure » (8). Les Juifs prétendent que ce qu'ils disent a été révélé dans la Torah ; sur ce point, nous ne les déclarerons ni véridiques ni mensongers (9). Ils disent alors : « C'est le Jour du Samedi qu'Allâh a voulu désigner comme étant le plus excellent des jours de la semaine. » Les Juifs et les Chrétiens sont dont en désaccord. C'est alors que la communauté islamique est venue. Jibrîl a apporté à Muhammad – qu'Allâh répande sur lui Sa Grâce unitive et Sa Paix ! - le Jour du Vendredi « sous la forme d'un miroir parfaitement lisse sur lequel il y avait un point et il lui a dit : « Ceci est le Jour du Vendredi et ce point est l'Heure qu'il contient. Aucun serviteur soumis (muslim) ne fait ce que requiert (cette Heure) alors qu'il accomplit la prière rituelle sans qu'Allâh lui pardonne » ». La parole du Prophète – sur lui la Grâce et la Paix ! - selon laquelle « Allâh nous a guidés ainsi là où les Gens du Livre étaient en désaccord » se rapporte à cette annonce divine relative au miroir; il a mentionné Allâh comme étant la source (directe) de cette guidance.

Enfin, il a été rapporté que le Cheikh Ahmad Tidjan Charif  (Qu'Allah sanctifie son précieux secret) a déclaré ceci :

« J’ai médité sur la raison de la spécificité du lundi (en arabe le mot signifie le « second » jour) à  l’égard du maître de l’Existence (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) et il m’est apparu clairement que tout comme lui-même fut la deuxième existence qui ne fut devancée que par l’existence de l’Éternel, de même ce jour est le second des jours et ne fut devancé que par le jour « unique » (c’est ainsi qu’est nommé le dimanche en arabe). C’est pour cette raison qu’il eut ses changements d’évolution en ce second jour puisque c’est en ce jour qu’il naquit (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), qu’il s’en exila, qu’il entra à Taïba (Médine), qu’il en fut suscité comme Messager.

De même pour Seïdina Adam (paix sur lui), qui lui, fut particularisé par le vendredi. Il en a eu ses changements d’évolutions en rapport à sa création existentielle, car Seïdina Adam (paix sur lui) fut le dernier à exister dans les existences et il fut surnommé dans le langage des Connaissants comme « La dernière théophanie » et « Le dernier habit ». Or ce jour (le vendredi) est le dernier jour où Allah créa sa création.

Allah (qu’Il soit Glorifié et Exalté) dit : « C’est Lui qui en six jours créa les cieux et la terre et tout ce qu’il y a entre eux » (Sourate 25 Al Fourqane, verset 59). Et pour le septième jour Il a dit (qu’Il soit Glorifié et Exalté) : « Ensuite il s’est établi sur le Trône » Comme Il l’a voulu et comme Il le sait et Il n’y a créé aucune créature. C’est par ce rapport que sont survenus en ce jour l’évolution d’Adam dans sa création, dans son entrée au Paradis et sa sortie, ainsi que son repentir ».

Ensuite il fut demandé à Seïdina (qu’Allah sanctifie son précieux secret) : « C’est donc par cette analogie que l’on peut affirmer que le lundi est préférable au vendredi du fait que ce fut en ce jour que le maître de l’Existence (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) évolua ».

Il répondit : « Non, la préférence est un Décret Divin, ni cause, ni analogie n’interviennent dans ce sujet. Ce n’est que la Grâce Divine- Glorifié et Exalté- et qui est selon ce qu’Il veut, par ce qu’Il veut et pour ce qu’Il veut. Ce que l’on peut entendre comme supériorité au sujet d’une créature n’est effectif que par le biais d’une information provenant d’Allah et de Son Messager (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui), sinon il n’y a point de préférence ».

Seul Allah (Glorifié Soit Il) est plus savant.
 

jeudi 30 janvier 2014

Comment alléger les épreuves et obtenir le succès et la prospérité.


Comment alléger les épreuves et obtenir le succès et la prospérité.
 
Bien que Dieu ne veut que pour nous le bien, sachez tout de même que l’ensemble des serviteurs en cette demeure doit prendre part aux tribulations de l’époque, soit par un mal l’atteignant, soit par la privation d’un bienfait, soit par la tristesse engendrée par la mort d’un aimé ou par une destruction ou tout autre chose qui ne peut être entièrement dénombré ni détaillé. Celui qui sera touché par l’un d’entre eux qu’il
patiente et qu’il redouble de patience afin d’avaler son amertume par petite gorgée, car ce n’est
que pour cela que les serviteurs ont été placés en cette demeure. Quant à celui qui craint de ne
pouvoir supporter sa charge, de ne pouvoir résister à ce qui surgit comme fardeaux, alors qu’il
s’astreigne à accomplir l’une de ces deux choses ou les deux ensemble et dans ce cas c’est
meilleur.
Il s’agit :
- Premièrement de réciter constamment 1000 fois « YA LATIF » après chaque prière si c’est
possible, sinon les réciter 1000 fois le matin et 1000 fois le soir, par cela il précipitera sa
délivrance de ladite affliction.


- La seconde c’est la récitation de 100 prières sur le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient
sur lui) avec Salat Fatihi en offrant la récompense au Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient
sur lui), s’il le peut il fait 100 prières après chaque prière, sinon 100 le matin et 100 le soir.

Pour chacune d’entre elle (c'est-à-dire «Ya Latif » et la prière sur le Prophète en offrant la

récompense au Prophète -que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) il place l’intention qu’Allah – Exalté – le délivre de tous ses malheurs, et qu’Il en fasse la sauvegarde contre ses afflictions.
Cela lui précipitera l’assistance très rapidement, il en est de même pour celui qui a des dettes et se

trouve dans l’impossibilité de les honorer ou celui qui a une famille nombreuse et dont la
pauvreté s’est intensifiée et ne trouve aucune porte d’accès dans les causes de subsistance. Qu’il

accomplisse l’une des deux affaires que nous avons évoquées ou les deux ensembles, car il
s’apercevra très vite de la délivrance d’Allah.

De même pour celui qui craint une perdition probable comme la crainte d’un créancier qui
n’accepte aucune excuse et aucun délai de retard tout en ne possédant pas l’argent réclamé ou

encore ces deux situations réunies ou tout autre forme de crainte. Là aussi on s’astreint à
accomplir l’une des deux situations ou les deux ensembles, cela les dissipera rapidement et encore

plus précipitamment si on fait une aumône que ce soit dans le peu ou le beaucoup avec
l’intention de repousser les craintes qui peuvent survenir, ou par l’intention de précipiter la

délivrance de ce qui l’afflige et le tourmente, cela est encore plus à même de précipiter la
délivrance et le soulagement.

Ensuite, recommandez-vous mutuellement la patience et recommandez-vous mutuellement la
miséricorde et prenez extrêmement garde à négliger les droits de vos frères dans ce qui permet
d’attirer l’affection ou de repousser une nuisance ou dans l’aide apportée devant une difficulté,
car celui qui sera éprouvé par la négligence des droits des frères, il sera alors éprouvé par la
négligence des Droits Divins. Et certainement Allah viendra en aide à son serviteur dans la
mesure où celui-ci viendra en aide à son frère. Préservez votre coeur de détester ou de mépriser
quelqu’un qui a agi dans la vérité, mais contrairement à vos désirs passionnels ou qui a supprimé
une chose vaine contrairement à vos désirs passionnels, car cela est considéré comme de

l’association auprès d’Allah (Chirk). C’est dans ce sens que le Prophète (que la prière et la paix
d’Allah soient sur lui) a dit : « L’association dans ma communauté est moindre que les traces de
mouvement de la fourmi sur la roche et le moindre de tous c’est d’aimer à cause du faux et de
détester à cause du vrai. » ou comme il a dit.
 
De même, préservez vos coeurs d’aimer ou d’apprécier celui qui accomplit ce qui est vain ou
détruit ce qui est vrai conformément à vos désirs passionnels, car cela aussi fait partie de
l'association (Chirk) auprès d’Allah – Exalté. Le croyant aime le vrai et aime ses gens, il aime qu'on
qu’on lui dise la vérité et qu’on agisse avec. Il désapprouve le vain et il désapprouve ses gens, il
déteste qu’on accomplisse le vain et qu’on agisse avec. Et que la Paix soit sur vous.
 
Remarque : Il est à noter en ce qui concerne nos propos sur la préservation des droits des frères

que cela soit sans difficulté, ni contrainte, ni surcharge, mais selon la capacité et la possibilité sauf

en certains cas lorsque l’on craint de la part du frère une hostilité, une coupure (des liens de
 

fraternité) ou une corruption du coeur. Qu’il s’empresse alors à assainir son coeur, car cela entraîne
l’Agrément d’Allah – qu’Il soit Exalté. Il est à noter aussi sur la désapprobation des gens du vain

que cela ne s’accomplisse que par le coeur, car si cela s’extériorise sur l’un de nos membres cela
peut provoquer un mal plus grave. Par conséquent, il est préférable de ne pas l’extérioriser en

dehors du coeur. Et que la Paix soit sur vous. »



 

 
 

 


 




 
 



 
 
 
 
 

 

 

dimanche 12 janvier 2014

Peut-on célébrer la naissance du Prophète ?


Peut-on célébrer la naissance du Prophète ?

Le Prophète, Notre Seigneur Mouhammad (Que la Bénédiction et le Salut de Dieu soient sur Lui) est né à La Mecque an 570 après Jésus Christ. La célébration de la naissance du Prophète n’était pas connue dans les premières années de l’Histoire Islamique. Cette fête a été instituée au XIème siècle en Egypte. Certains la considèrent comme une innovation.

     Mon opinion est qu’il n’y a pas de mal à faire cela, notamment à cette époque où les jeunes ont bientôt oublié leur religion et leur gloire, noyés dans les autres célébrations qui dominent tyranniquement les célébrations religieuses. Cette  célébration doit consister à méditer sur la vie du Prophète - paix et bénédiction de Dieu sur lui - et à faire des œuvres qui immortalisent le souvenir de la naissance du Prophète, par exemple, en construisant des mosquées ou des instituts, ou toute autre bonne œuvre qui lie celui qui la contemple au Messager de Dieu et à sa vie. Partant de cela, on peut célébrer la naissance de notre Seigneur Muhammad (PSL), pour manifester notre amour à son égard et suivre le modèle de sa vie, tout en s’écartant de toute chose illicite comme la mixité interdite entre les hommes et les femmes ou le fait de profiter de la moindre opportunité pour tomber dans l’illicite que ce soit dans les boissons, la nourriture, les compétitions ou les divertissements, ou comme le non-respect des mosquées, ou comme les innovations qui ont lieu dans les visites des tombes ou l’invocation de Dieu par les tombes, en somme en s’écartant de toute entorse à la religion et tout écart à son éthique.    
                           

D'après les historiens Ibn Kathîr et Ibn Khallikan, elle fut instaurée bien plus tard, vers 1207, par le roi d'Erbil. Cependant, des traces de cette célébration existent dans la tradition chiite deux siècles plus tôt. La dynastie des Fatimides avait en effet pour habitude de célébrer 4 anniversaires : celui de Prophète Notre Seigneur Mouhammad (Que la Bénédiction et le Salut de Dieu soient sur Lui), d'Ali, de Fatima, et enfin du Calife au pouvoir. Les festivités se limitaient alors à des processions dans la cour du souverain, pendant la journée, ainsi qu'à trois sermons (khutbas) prononcés devant les fidèles et en présence du calife. La célébration de l'anniversaire du Prophète (ainsi que les autres anniversaires alors célébrés), fut ensuite suspendue vers 1095. Selon l'historien Ali Ibn al-Athîr, cette abolition fut décrétée à l'accession au pouvoir du nouveau vizir Al-Malik al-Afdhal, régent du calife Al-Musta'li, car non conforme au enseignements islamiques. L'un des historien de 12ème sicècle le décrivait alors comme "un fervent croyant des doctrines de la Sunnah". À sa mort, son successeur le vizir Al-Ma’mûn Al-Batâ’ihî, lui même régent du calife Mansur al-Amir Bi-Ahkamillah, émet alors en 1123 un décret officiel pour distribuer des aumônes le jour du 13 de Rabia al Awal.

Maintenant c'est une fête nationale dans la plupart des pays arabes. Les Fatimides faisaient également une célébration de la naissance d’un certain nombre de personnages issus des gens de la Demeure Prophétique. Al-Maqrîzî dit qu’ils ont également célébré la naissance de Jésus. Tout comme Noêl, célébrant l'anniversaire de Jésus (PL)  l'anniversaire de Notre Seigneur Mouhammad (Que la Bénédiction et le Salut de Dieu soient sur Lui) n'a jamais été célébré de son époque, ni par ses compagnons, ni par les musulmans sunnites des premiers siècles. Aucune trace explicite de cette fête n'existe dans le Coran et la Souna

 La célébration de la naissance (Mawlid) du Prophète fut suspendue en 488 A.H., c’est le cas également pour les autres Mawâlid qui étaient alors célébrés. En effet, le Calife Al-Musta`lî Billâh prit pour vizir Al-Afdal Shahinshâh, le fils du Commandant des troupes Badr Al-Jamâlî. Ce vizir fut un homme puissant qui ne contredisait pas Ahl As-Sunnah, selon Ibn Al-Athîr (cf. son livre Al-Kâmil, v. 8, p. 302). Il en fut ainsi jusqu’à ce que Al-Ma’mûn Al-Batâ’ihî devienne vizir. Il émit un décret officiel pour distribuer des aumônes le 13 Rabî` Al-Awwal en 517 A.H.. Ces aumônes furent distribuées par les soins de Sanâ’ Al-Malik.

Avec l’arrivée de la dynastie ayyoubide, furent abolies toutes les traces des fatimides. Cependant, les familles continuèrent à faire des célébrations privées à l’occasion du Mawlid du Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui. Puis au début du septième siècle après l’Hégire, cette célébration devint officielle dans la ville de Irbil, par un décret de son prince Mudhaffar Ad-Dîn Abû Sa`id Kawkabrî Ibn Zayn Ad-Din `Alî Ibn Tabkatkin - un sunnite qui donna une grande importance au Mawlid, si bien qu’il dressa de grandes tentes, soutenues par des structures en bois, dès le début du mois de Safar [1], décorées par les plus beaux ornements, on y trouvait des chants et des moyens de divertissement. Il donnait un congé aux gens à cette ocassion pour qu’ils profitent de ces manifestations.

Les tentes s’étendaient depuis la Porte de la Citadelle (Bâb Al-Qal`ah) jusqu’à Al-Khâniqah. Mudhaffar Ad-Din avait coutume de descendre après la prière d’Al-`Asr et se tenait devant chaque tente, écoutant le chant et observant ce qui s’y trouve. La célébration du Mawlid avait lieu tantôt le 8 du mois, tantôt le 12 du mois, et deux jours avant la célébration, on sortait des chameaux, des vaches et des moutons, accompagnés de festivités sur leur trajet vers la place centrale où ils étaient sacrifiés, puis cuisinés pour le peuple.

Ibn Al-Hâjj Abû `Abd Allâh Al-`Abdarî dit que la célébration était répandue en Egypte à son époque et critiqua les innovations qui s’y produisaient (Al-Madkhal v. 2, p. 11-12). De nombreux ouvrages furent composés au sujet du Mawlid pendant le 7e siècle A.H., par exemple la Qissah d’Ibn Dihyah (décédé en Egypte en 633 A.H.), et aussi des écrits de Muhyiddîn Ibn `Arabî (décédé à Damas en 638 A.H.), Ibn Taghrabak (décédé en Egypte en 670 A.H.), Ahmad Al-A`zalî et son fils Muhammad (décédé à Sabtah en 677 A.H.).

    Etant donné que les innovations s’étaient répandues dans les Mawâlid, elles furent désapprouvés par les savants, certains ont même désapprouvé l’origine de la célébration du Mawlid. Parmi ceux-là, nous comptons le juriste Malékite Tâjuddîn `Omar `Alî Al-Lakhmî d’Alexandrie, connu sous le nom d’Al-Fakahânî, décédé en 731 A.H.. Il écrivit à ce sujet son épître Al-Mawrid fil-Kalâm `alâ Al-Mawlid, épître citée intégralement par As-Suyûtî dans son livre Husn Al-Maqsid [2].

Puis Sheikh Muhammad Al-Fâdil Ibn `Ashûr dit : au 9e siecle A.H., les gens furent partagés, certains l’autorisant, d’autres l’interdisant. Parmi ceux qui l’appréciaient il y a As-Suyûtî, Ibn Hajar Al-`Asqalâni, Ibn Hajar Al-Haythamî, tout en condamnant les innovations qui se sont greffées sur la célébration. Ils basent leur opinion sur le verset : « et rappelle-leur les Jours d’ Allah » [3]. An-Nasâ’î et `Abd Allâh Ibn Ahmad [Ibn Hanbal] dans le complément du Musnad, ainsi qu’Al-Bayhaqî dans Shu`ab Al-Imân rapportent selon Ubayy Ibn Ka`b que le Messager d’Allah, paix et bénédiction d’Allah sur lui, interpréta « les jours d’Allâh » par les bienfaits d’Allâh et Ses signes (cf. Rûh Al-Ma`ânî d’Al-Alûsî), et la naissance du Prophète est un très grand bienfait.

Dans le Sahîh de Muslim selon Abû Qatâdah Al-Ansâri : Lorsque le Prophète - paix et bénédiction d’Allah sur lui - fut interrogé au sujet du jeûne du lundi, il dit : « C’est le jour où je suis né, c’est le jour où je fus envoyé et c’est le jour où la révélation descendit sur moi ». Il a été rapporté selon Jâbir et Ibn `Abbâs que le Messager d’Allah - paix et bénédiction d’Allah sur lui - naquit l’an de l’Eléphant, un lundi, le 12 Rabî` Al-Awwal, il fut envoyé ce même mois, l’Ascension au Ciel eut lieu de même mois, il émigra et décéda pendant ce mois de Rabî` Al-Awwal. Le Messager d’Allah - paix et bénédiction sur lui - indiqua que le jour de sa naissance est privilégié par rapport aux autres jours. Et le croyant peut espérer une grande rétribution pendant un jour béni, sachant que privilégier les œuvres qui coïncident avec les moments de la Généreuse Bonté divine est une démarche établie avec certitude dans la sharî`ah. Ainsi, la célébration de ce jour et l’expression de notre gratitude envers Dieu pour ce bienfait qu’est la naissance du Prophète, et pour nous avoir guidé à sa voie, est une chose confirmée par la jurisprudence islamique, à condition de ne pas lui donner une forme spéciale. Il convient plutôt de propager la joie et la bonne annonce autour de soi, en se rapprochant de Dieu par ce qu’Il a légiféré, en informant les gens des bienfaits de ce jour, et en s’éloignant de ce qui est illicite. Quant aux coutumes liées à la nourriture ce jour-là, elles rentrent dans le cadre du verset : « Mangez des (nourritures) licites que Nous vous avons attribuées » [4].

Az-Zurqânî dit dans son commentaire d’Al-Mawâhib d’Al-Qastillânî : « Ibn Al-Jazrî, l’Imâm des lectionnaires coraniques, décédé en 833 A.H., commenté la tradition rapportée par Al-Bukhâri et d’autres au sujet d’Abû Lahab selon laquelle il fut si heureux par la naissance du Messager qu’il affranchît Thuwaybah son esclave quand elle lui annonça la bonne nouvelle ; et que pour cela Allah allégea son châtiment en Enfer. Il [Ibn Al-Jazrî] dit : "Si le mécréant condamné dans le Coran, fut rétribué en Enfer pour avoir été heureux pour la naissance du Prophète, qu’en est-il du musulman, le Muwahhid (monothéiste) de sa communauté, qui éprouve un bonheur pour sa naissance et fait tout ce qu’il peut pour son amour."

Le savant-mémorisateur Shamsuddîn Muhammad Ibn Nâsir dit :

Si pour un mécréant condamné dont les deux mains en Enfer périront éternellement, il est établi que le jour du lundi le châtiment lui sera allégé pour sa joie pour Ahmad [5], que penser alors du serviteur qui, toute sa vie, fut heureux par Ahmad et mourut en monothéiste ?

Ibn Ishâq privilégie l’opinion selon laquelle, la naissance du prophète - paix et benediction d’Allah sur lui - eut lieu après douze nuits écoulées du mois de Rabî` Al-Awwal de l’An de l’Eléphant. Ibn Abî Shaybah relate cette opinion selon Jâbir et Ibn `Abbâs et d’autres. C’est une opinion répandue parmi les savants. L’auteur de Taqwîm Al-`Arab Qabl Al-Islam, quant à lui, affirme, par des calculs astronomiques précis, que la naissance du Prophète fut le lundi 9 Rabî` Al-Awwal, soit le 20 avril 571 E.C..

      


L a Célébration de nos jours

L'anniversaire de la naissance du Prophète se fête par des processions, des conférences et des récits sur la vie du Prophète. C'est aussi, en Afrique et dans certains pays de l'Asie que l'on note  une grande fête populaire qui anime de gaieté, de lumières et de chants tout un quartier jusqu’à l’aube.

La fête du Mouloud, anniversaire de la naissance de Notre Seigneur Mouhammad, revêt un caractère particulier à Mèknès car elle coïncide, depuis près de cinq siècles, avec le Moussem du saint Cheikh El Kamal. C’est l’occasion où les Aîssaoua de tous les coins du Maroc et même d’Algérie, de Tunisie et de Lybie, se rassemblent autour du mausolée  du cheikh, lieu du visite pieuse (Je tiens à attirer notre attentions que certains musulmans font la coïncidence entre visite pieuse et pèlerinage; les seuls lieux de pèlerinage sont ceux désignés par notre Seigneur Mouhammad).

A cette occasion, de nombreuses processions et diverses manifestations religieuses, musicales, folkloriques et commerciales sont organisées dans les parages du mausolée de Cheikh El-Kamel et à travers toute la ville de Meknès. Cette tradition réunit des centaines de milliers de fidèles, aussi bien de la confrérie des Aissaouas que d’autres confréries religieuses, qui accomplissent en groupe les rites de la Zyara (visite) du mausolée du Cheikh et se livrent durant toute la période du Moussem, à de longues nuits de musiques et de danses processionnaires. Ces zaouiyya envoyaient encore au début du XXe siècle d’importantes délégations pendant le Moussem renommé pour ses fameuses Lilas.

Le mausolée de Cheikh El Kamel, qui se situe à Bab Siba à Meknès, à 26 km au sud de Volubilis, est le coeur de la rencontre des Aîssaoua. Il fut édifié par le Sultan Sidi Mohamed Ben Abdellah en 1776.

Ce bel édifice, restauré et embelli, se signale à l’attention des visiteurs. Le tombeau de Cheïkh El Kamel est devenu le lieu annuel de pèlerinage de milliers de fervents des Aîssaoua, qui considèrent le Mouloud comme un passage de l’obscurité à la lumière.

En Arabie Saoudite, le ministère des affaires religieuses considère pour sa part et à tort cette fête comme étrangère à l'Islam, bien que sa célébration ne soit pas interdite par les autorités, on note de ce jour beaucoup du voyage vers Médine pendant la semaine du Mawlood.

Dans la plupart des États musulmans, le jour du Mouloud est cependant un jour férié.

Au Maroc, cette fête a été officiellement introduite en 1292, par le sultan mérinide Abû Ya`qûb Yûsuf an-Nasr. Aujourd'hui, la fête du Mouloud y est un jour férié.

En Tunisie, ce jour est également férié. Un dîner familial est souvent préparé cette occasion. Une crème pâtissière à base de pignons de pin d'Alep, l'ASSIDAT Zgougou est également préparée pour cette fête.

Au Sénégal ( où la fête est appelée Gamou, du nom du mois de mouharam en wolof), au Mali, En Guinée, Au Nigéria, , d'importantes célébrations y sont organisés. Les Tijani se rendent notamment dans la ville de Tivawane (fondée par l'Imâm Malick Sy) et dans la ville de Médine Baye à Kaolack (fondé par le Cheikh Ibrahim Niass) pour y célébrer une importante commémoration rythmée par des poèmes chantés en l'honneur du Prophète et des conférences parlant de sa vie et sa grandeur.

Le dirigeant libyen Kadhafi (Paix à son âme) organise depuis 2006 une grande fête du Mouloud dans divers pays en partenariat avec Ligue populaire et sociale des tribus du Grand Sahara.

    

 

 

 

 

 

 

    

«  Ô mon Dieu, répands tes grâces et accorde le salut à la source de la Miséricorde Divine et au diamant étincelant versé indéfiniment dans la vérité. Celui qui est au centre de toutes formes de compréhensions et de significations. Il est la lumière des êtres en cours de formation humaine, il possède la Vérité Divine tel l'éclair immense traversant les nuages précurseurs de la pluie bienfaisante des Miséricordes Divines, qui emplissent sur leur chemin aussi bien les grandes étendues d'eau que les petites. Il est Ta lumière brillante qui s'étend sur toute l'existence et l'englobe dans tous ses lieux
Ô mon Dieu, répands tes grâces et accorde le salut à la source de la Vérité qui est à l'origine des connaissances les plus justes, tel ton sentier parfaitement droit par lequel se manifestent les majestueuses Réalités.
Ô mon Dieu, répands tes grâces et accorde le salut à la manifestation de la Vérité par la Vérité, au trésor le plus sublime, au flux venant de toi et retournant vers toi, et à la quintessence des lumières dissimulées à toute connaissance.
Que Dieu répande ses grâces sur lui et sur sa famille, grâces par lesquelles, Ô mon Dieu, Tu nous le feras connaître. »