dimanche 12 janvier 2014

Peut-on célébrer la naissance du Prophète ?


Peut-on célébrer la naissance du Prophète ?

Le Prophète, Notre Seigneur Mouhammad (Que la Bénédiction et le Salut de Dieu soient sur Lui) est né à La Mecque an 570 après Jésus Christ. La célébration de la naissance du Prophète n’était pas connue dans les premières années de l’Histoire Islamique. Cette fête a été instituée au XIème siècle en Egypte. Certains la considèrent comme une innovation.

     Mon opinion est qu’il n’y a pas de mal à faire cela, notamment à cette époque où les jeunes ont bientôt oublié leur religion et leur gloire, noyés dans les autres célébrations qui dominent tyranniquement les célébrations religieuses. Cette  célébration doit consister à méditer sur la vie du Prophète - paix et bénédiction de Dieu sur lui - et à faire des œuvres qui immortalisent le souvenir de la naissance du Prophète, par exemple, en construisant des mosquées ou des instituts, ou toute autre bonne œuvre qui lie celui qui la contemple au Messager de Dieu et à sa vie. Partant de cela, on peut célébrer la naissance de notre Seigneur Muhammad (PSL), pour manifester notre amour à son égard et suivre le modèle de sa vie, tout en s’écartant de toute chose illicite comme la mixité interdite entre les hommes et les femmes ou le fait de profiter de la moindre opportunité pour tomber dans l’illicite que ce soit dans les boissons, la nourriture, les compétitions ou les divertissements, ou comme le non-respect des mosquées, ou comme les innovations qui ont lieu dans les visites des tombes ou l’invocation de Dieu par les tombes, en somme en s’écartant de toute entorse à la religion et tout écart à son éthique.    
                           

D'après les historiens Ibn Kathîr et Ibn Khallikan, elle fut instaurée bien plus tard, vers 1207, par le roi d'Erbil. Cependant, des traces de cette célébration existent dans la tradition chiite deux siècles plus tôt. La dynastie des Fatimides avait en effet pour habitude de célébrer 4 anniversaires : celui de Prophète Notre Seigneur Mouhammad (Que la Bénédiction et le Salut de Dieu soient sur Lui), d'Ali, de Fatima, et enfin du Calife au pouvoir. Les festivités se limitaient alors à des processions dans la cour du souverain, pendant la journée, ainsi qu'à trois sermons (khutbas) prononcés devant les fidèles et en présence du calife. La célébration de l'anniversaire du Prophète (ainsi que les autres anniversaires alors célébrés), fut ensuite suspendue vers 1095. Selon l'historien Ali Ibn al-Athîr, cette abolition fut décrétée à l'accession au pouvoir du nouveau vizir Al-Malik al-Afdhal, régent du calife Al-Musta'li, car non conforme au enseignements islamiques. L'un des historien de 12ème sicècle le décrivait alors comme "un fervent croyant des doctrines de la Sunnah". À sa mort, son successeur le vizir Al-Ma’mûn Al-Batâ’ihî, lui même régent du calife Mansur al-Amir Bi-Ahkamillah, émet alors en 1123 un décret officiel pour distribuer des aumônes le jour du 13 de Rabia al Awal.

Maintenant c'est une fête nationale dans la plupart des pays arabes. Les Fatimides faisaient également une célébration de la naissance d’un certain nombre de personnages issus des gens de la Demeure Prophétique. Al-Maqrîzî dit qu’ils ont également célébré la naissance de Jésus. Tout comme Noêl, célébrant l'anniversaire de Jésus (PL)  l'anniversaire de Notre Seigneur Mouhammad (Que la Bénédiction et le Salut de Dieu soient sur Lui) n'a jamais été célébré de son époque, ni par ses compagnons, ni par les musulmans sunnites des premiers siècles. Aucune trace explicite de cette fête n'existe dans le Coran et la Souna

 La célébration de la naissance (Mawlid) du Prophète fut suspendue en 488 A.H., c’est le cas également pour les autres Mawâlid qui étaient alors célébrés. En effet, le Calife Al-Musta`lî Billâh prit pour vizir Al-Afdal Shahinshâh, le fils du Commandant des troupes Badr Al-Jamâlî. Ce vizir fut un homme puissant qui ne contredisait pas Ahl As-Sunnah, selon Ibn Al-Athîr (cf. son livre Al-Kâmil, v. 8, p. 302). Il en fut ainsi jusqu’à ce que Al-Ma’mûn Al-Batâ’ihî devienne vizir. Il émit un décret officiel pour distribuer des aumônes le 13 Rabî` Al-Awwal en 517 A.H.. Ces aumônes furent distribuées par les soins de Sanâ’ Al-Malik.

Avec l’arrivée de la dynastie ayyoubide, furent abolies toutes les traces des fatimides. Cependant, les familles continuèrent à faire des célébrations privées à l’occasion du Mawlid du Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui. Puis au début du septième siècle après l’Hégire, cette célébration devint officielle dans la ville de Irbil, par un décret de son prince Mudhaffar Ad-Dîn Abû Sa`id Kawkabrî Ibn Zayn Ad-Din `Alî Ibn Tabkatkin - un sunnite qui donna une grande importance au Mawlid, si bien qu’il dressa de grandes tentes, soutenues par des structures en bois, dès le début du mois de Safar [1], décorées par les plus beaux ornements, on y trouvait des chants et des moyens de divertissement. Il donnait un congé aux gens à cette ocassion pour qu’ils profitent de ces manifestations.

Les tentes s’étendaient depuis la Porte de la Citadelle (Bâb Al-Qal`ah) jusqu’à Al-Khâniqah. Mudhaffar Ad-Din avait coutume de descendre après la prière d’Al-`Asr et se tenait devant chaque tente, écoutant le chant et observant ce qui s’y trouve. La célébration du Mawlid avait lieu tantôt le 8 du mois, tantôt le 12 du mois, et deux jours avant la célébration, on sortait des chameaux, des vaches et des moutons, accompagnés de festivités sur leur trajet vers la place centrale où ils étaient sacrifiés, puis cuisinés pour le peuple.

Ibn Al-Hâjj Abû `Abd Allâh Al-`Abdarî dit que la célébration était répandue en Egypte à son époque et critiqua les innovations qui s’y produisaient (Al-Madkhal v. 2, p. 11-12). De nombreux ouvrages furent composés au sujet du Mawlid pendant le 7e siècle A.H., par exemple la Qissah d’Ibn Dihyah (décédé en Egypte en 633 A.H.), et aussi des écrits de Muhyiddîn Ibn `Arabî (décédé à Damas en 638 A.H.), Ibn Taghrabak (décédé en Egypte en 670 A.H.), Ahmad Al-A`zalî et son fils Muhammad (décédé à Sabtah en 677 A.H.).

    Etant donné que les innovations s’étaient répandues dans les Mawâlid, elles furent désapprouvés par les savants, certains ont même désapprouvé l’origine de la célébration du Mawlid. Parmi ceux-là, nous comptons le juriste Malékite Tâjuddîn `Omar `Alî Al-Lakhmî d’Alexandrie, connu sous le nom d’Al-Fakahânî, décédé en 731 A.H.. Il écrivit à ce sujet son épître Al-Mawrid fil-Kalâm `alâ Al-Mawlid, épître citée intégralement par As-Suyûtî dans son livre Husn Al-Maqsid [2].

Puis Sheikh Muhammad Al-Fâdil Ibn `Ashûr dit : au 9e siecle A.H., les gens furent partagés, certains l’autorisant, d’autres l’interdisant. Parmi ceux qui l’appréciaient il y a As-Suyûtî, Ibn Hajar Al-`Asqalâni, Ibn Hajar Al-Haythamî, tout en condamnant les innovations qui se sont greffées sur la célébration. Ils basent leur opinion sur le verset : « et rappelle-leur les Jours d’ Allah » [3]. An-Nasâ’î et `Abd Allâh Ibn Ahmad [Ibn Hanbal] dans le complément du Musnad, ainsi qu’Al-Bayhaqî dans Shu`ab Al-Imân rapportent selon Ubayy Ibn Ka`b que le Messager d’Allah, paix et bénédiction d’Allah sur lui, interpréta « les jours d’Allâh » par les bienfaits d’Allâh et Ses signes (cf. Rûh Al-Ma`ânî d’Al-Alûsî), et la naissance du Prophète est un très grand bienfait.

Dans le Sahîh de Muslim selon Abû Qatâdah Al-Ansâri : Lorsque le Prophète - paix et bénédiction d’Allah sur lui - fut interrogé au sujet du jeûne du lundi, il dit : « C’est le jour où je suis né, c’est le jour où je fus envoyé et c’est le jour où la révélation descendit sur moi ». Il a été rapporté selon Jâbir et Ibn `Abbâs que le Messager d’Allah - paix et bénédiction d’Allah sur lui - naquit l’an de l’Eléphant, un lundi, le 12 Rabî` Al-Awwal, il fut envoyé ce même mois, l’Ascension au Ciel eut lieu de même mois, il émigra et décéda pendant ce mois de Rabî` Al-Awwal. Le Messager d’Allah - paix et bénédiction sur lui - indiqua que le jour de sa naissance est privilégié par rapport aux autres jours. Et le croyant peut espérer une grande rétribution pendant un jour béni, sachant que privilégier les œuvres qui coïncident avec les moments de la Généreuse Bonté divine est une démarche établie avec certitude dans la sharî`ah. Ainsi, la célébration de ce jour et l’expression de notre gratitude envers Dieu pour ce bienfait qu’est la naissance du Prophète, et pour nous avoir guidé à sa voie, est une chose confirmée par la jurisprudence islamique, à condition de ne pas lui donner une forme spéciale. Il convient plutôt de propager la joie et la bonne annonce autour de soi, en se rapprochant de Dieu par ce qu’Il a légiféré, en informant les gens des bienfaits de ce jour, et en s’éloignant de ce qui est illicite. Quant aux coutumes liées à la nourriture ce jour-là, elles rentrent dans le cadre du verset : « Mangez des (nourritures) licites que Nous vous avons attribuées » [4].

Az-Zurqânî dit dans son commentaire d’Al-Mawâhib d’Al-Qastillânî : « Ibn Al-Jazrî, l’Imâm des lectionnaires coraniques, décédé en 833 A.H., commenté la tradition rapportée par Al-Bukhâri et d’autres au sujet d’Abû Lahab selon laquelle il fut si heureux par la naissance du Messager qu’il affranchît Thuwaybah son esclave quand elle lui annonça la bonne nouvelle ; et que pour cela Allah allégea son châtiment en Enfer. Il [Ibn Al-Jazrî] dit : "Si le mécréant condamné dans le Coran, fut rétribué en Enfer pour avoir été heureux pour la naissance du Prophète, qu’en est-il du musulman, le Muwahhid (monothéiste) de sa communauté, qui éprouve un bonheur pour sa naissance et fait tout ce qu’il peut pour son amour."

Le savant-mémorisateur Shamsuddîn Muhammad Ibn Nâsir dit :

Si pour un mécréant condamné dont les deux mains en Enfer périront éternellement, il est établi que le jour du lundi le châtiment lui sera allégé pour sa joie pour Ahmad [5], que penser alors du serviteur qui, toute sa vie, fut heureux par Ahmad et mourut en monothéiste ?

Ibn Ishâq privilégie l’opinion selon laquelle, la naissance du prophète - paix et benediction d’Allah sur lui - eut lieu après douze nuits écoulées du mois de Rabî` Al-Awwal de l’An de l’Eléphant. Ibn Abî Shaybah relate cette opinion selon Jâbir et Ibn `Abbâs et d’autres. C’est une opinion répandue parmi les savants. L’auteur de Taqwîm Al-`Arab Qabl Al-Islam, quant à lui, affirme, par des calculs astronomiques précis, que la naissance du Prophète fut le lundi 9 Rabî` Al-Awwal, soit le 20 avril 571 E.C..

      


L a Célébration de nos jours

L'anniversaire de la naissance du Prophète se fête par des processions, des conférences et des récits sur la vie du Prophète. C'est aussi, en Afrique et dans certains pays de l'Asie que l'on note  une grande fête populaire qui anime de gaieté, de lumières et de chants tout un quartier jusqu’à l’aube.

La fête du Mouloud, anniversaire de la naissance de Notre Seigneur Mouhammad, revêt un caractère particulier à Mèknès car elle coïncide, depuis près de cinq siècles, avec le Moussem du saint Cheikh El Kamal. C’est l’occasion où les Aîssaoua de tous les coins du Maroc et même d’Algérie, de Tunisie et de Lybie, se rassemblent autour du mausolée  du cheikh, lieu du visite pieuse (Je tiens à attirer notre attentions que certains musulmans font la coïncidence entre visite pieuse et pèlerinage; les seuls lieux de pèlerinage sont ceux désignés par notre Seigneur Mouhammad).

A cette occasion, de nombreuses processions et diverses manifestations religieuses, musicales, folkloriques et commerciales sont organisées dans les parages du mausolée de Cheikh El-Kamel et à travers toute la ville de Meknès. Cette tradition réunit des centaines de milliers de fidèles, aussi bien de la confrérie des Aissaouas que d’autres confréries religieuses, qui accomplissent en groupe les rites de la Zyara (visite) du mausolée du Cheikh et se livrent durant toute la période du Moussem, à de longues nuits de musiques et de danses processionnaires. Ces zaouiyya envoyaient encore au début du XXe siècle d’importantes délégations pendant le Moussem renommé pour ses fameuses Lilas.

Le mausolée de Cheikh El Kamel, qui se situe à Bab Siba à Meknès, à 26 km au sud de Volubilis, est le coeur de la rencontre des Aîssaoua. Il fut édifié par le Sultan Sidi Mohamed Ben Abdellah en 1776.

Ce bel édifice, restauré et embelli, se signale à l’attention des visiteurs. Le tombeau de Cheïkh El Kamel est devenu le lieu annuel de pèlerinage de milliers de fervents des Aîssaoua, qui considèrent le Mouloud comme un passage de l’obscurité à la lumière.

En Arabie Saoudite, le ministère des affaires religieuses considère pour sa part et à tort cette fête comme étrangère à l'Islam, bien que sa célébration ne soit pas interdite par les autorités, on note de ce jour beaucoup du voyage vers Médine pendant la semaine du Mawlood.

Dans la plupart des États musulmans, le jour du Mouloud est cependant un jour férié.

Au Maroc, cette fête a été officiellement introduite en 1292, par le sultan mérinide Abû Ya`qûb Yûsuf an-Nasr. Aujourd'hui, la fête du Mouloud y est un jour férié.

En Tunisie, ce jour est également férié. Un dîner familial est souvent préparé cette occasion. Une crème pâtissière à base de pignons de pin d'Alep, l'ASSIDAT Zgougou est également préparée pour cette fête.

Au Sénégal ( où la fête est appelée Gamou, du nom du mois de mouharam en wolof), au Mali, En Guinée, Au Nigéria, , d'importantes célébrations y sont organisés. Les Tijani se rendent notamment dans la ville de Tivawane (fondée par l'Imâm Malick Sy) et dans la ville de Médine Baye à Kaolack (fondé par le Cheikh Ibrahim Niass) pour y célébrer une importante commémoration rythmée par des poèmes chantés en l'honneur du Prophète et des conférences parlant de sa vie et sa grandeur.

Le dirigeant libyen Kadhafi (Paix à son âme) organise depuis 2006 une grande fête du Mouloud dans divers pays en partenariat avec Ligue populaire et sociale des tribus du Grand Sahara.

    

 

 

 

 

 

 

    

«  Ô mon Dieu, répands tes grâces et accorde le salut à la source de la Miséricorde Divine et au diamant étincelant versé indéfiniment dans la vérité. Celui qui est au centre de toutes formes de compréhensions et de significations. Il est la lumière des êtres en cours de formation humaine, il possède la Vérité Divine tel l'éclair immense traversant les nuages précurseurs de la pluie bienfaisante des Miséricordes Divines, qui emplissent sur leur chemin aussi bien les grandes étendues d'eau que les petites. Il est Ta lumière brillante qui s'étend sur toute l'existence et l'englobe dans tous ses lieux
Ô mon Dieu, répands tes grâces et accorde le salut à la source de la Vérité qui est à l'origine des connaissances les plus justes, tel ton sentier parfaitement droit par lequel se manifestent les majestueuses Réalités.
Ô mon Dieu, répands tes grâces et accorde le salut à la manifestation de la Vérité par la Vérité, au trésor le plus sublime, au flux venant de toi et retournant vers toi, et à la quintessence des lumières dissimulées à toute connaissance.
Que Dieu répande ses grâces sur lui et sur sa famille, grâces par lesquelles, Ô mon Dieu, Tu nous le feras connaître. »

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